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Voyage au Mont-Blanc

« Depuis longtemps le Mont-Rose était l’objet de ma curiosité, dit plus loin de Saussure[1]. Cette haute montagne domine la lisière méridionale de la chaîne des Alpes comme le Mont-Blanc domine la lisière septentrionale de cette même chaîne. On voit le Mont-Rose de toutes les plaines du Piémont et de la Lombardie ; de Turin, de Milan, même de beaucoup plus loin que Milan. » Se dirigeant alors par le Valais, il en décrit les roches jusqu’à Brig, passe le Simplon, où il signale les schistes mélangés de quartz et de feldspath et les gneiss du col. En redescendant au sud, ce sont encore des schistes micacés, des gneiss, etc., qu’il rencontre, avec une assise de calcaire blanc subordonnée, à un quart de lieue du village. (p. 334). Puis il gagne la vallée de la Toccia, Duomo-d’Ossola, en se dirigeant ensuite par la vallée d’Anzasca, jusqu’à Macugnaga, le village le plus élevé de la base du Mont-Rose, dont les cimes le dominent au nord, à l’ouest et au sud. Les roches de cette base sont des granites veinés ou feuilletés, composés de quartz, de feldspath et de mica, renfermant des pyrites aurifères qui donnent lieu à une exploitation régulière. Tout le massif est d’ailleurs formé, jusqu’au sommet, de granite veiné et de diverses roches schisteuses ou feuilletées, et sa cime la plus élevée atteint, d’après les évaluations de de Saussure, 2430 toises, ou 20 toises de moins que celle du Mont-Blanc.

La réunion des diverses sommités qui constituent le Mont-Rose forme un cirque entourant le village de Macugnaga, et s’ouvrant à l’est dans la vallée d’Anzasca, disposition comparée à celle d’une raquette dont les montagnes qui bordent cette vallée représenteraient, le manche. Le diamètre du cirque, pris au milieu de l’épaisseur de ses murs, est d’environ 5000 toises ou deux lieues.

(P. 351.) « Mais ce n’est pas seulement la singularité de cette forme qui rend cette montagne remarquable ; c’est peut-être plus encore sa structure. J’ai constaté que le Mont-Blanc et tous les hauts sommets de sa chaîne sont composés

  1. Voyage dans les Alpes, vol. IV, p. 319.