Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il combat ensuite le creusement des vallées par les rivières et la correspondance des angles rentrants et saillants signalée par Bourguet. « On voit enfin, ajoute-t-il en terminant, que la plupart des vallées ont été creusées, non point dans la mer, mais au moment de sa retraite, ou depuis sa retraite, par les eaux des neiges ou des pluies » (p. 540). Cette opinion est donc très-différente de celle qu’émettait l’auteur dans le volume précédent (vol. I, p. 340) et par laquelle la direction des couches et des chaînes résultait de celle des courants marins, car alors les vallées qui les séparent doivent être contemporaines et non postérieures, comme il le dit-ici. « Je ne prétends pas cependant, continue-t-il (p. 343), que les eaux pluviales des torrents et des vallées soient l’unique cause de la formation de celles-ci : le redressement des couches des montagnes nous force à en admettre une autre. » D’où nous pouvons conclure, à notre tour, qu’une certaine confusion régnait encore à cet égard dans la pensée de l’auteur, par suite d’observations incomplètes et parfois contradictoires.

(P. 394.) En descendant la vallée de la Doire par Aoste et Ivrée, de Saussure décrit une multitude de roches qui se succèdent sur ses flancs, toutes plus ou moins cristallines, calcaires, quartzeuses, micacées ou calcaires avec schorl, mica, stéatite, etc. Comparant ici, comme il l’avait déjà fait plus à l’ouest, les roches placées au nord et au sud de la chaîne centrale des Alpes, il remarque que les calcaires dominent encore dans la première direction, tandis que dans la seconde ce sont des roches feuilletées plus ou moins cristallines, et même des granites qui descendent jusqu’aux plaines (p. 423).

De Saussure remonte ensuite vers le grand Saint-Bernard, décrit les roches qui l’environnent, et croit que l’on s’est trop hâté de séparer les roches en primitives et secondaires, parce qu’il y a, suivant lui, de fréquentes alternances de calcaires, de schistes argileux et de schistes quartzeux et micacés. Puis, redescendant par Saint-Pierre, Martigny, Saint-Maurice et Bex, il complète ainsi la série de ses études autour du massif du Mont-Blanc,