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que dans la vallée précédente sont également contraires à cette supposition. Mais, en rejetant au même titre l’intervention du Rhône dans le phénomène, il en trouve la cause dans la débâcle générale qui se serait produite lorsque les eaux de la mer, abandonnant nos continents, se portèrent avec une violence extrême vers les lieux les plus bas du sol où s’étaient ouverts les gouffres qui les engloutirent. C’est, on le voit, l’hypothèse déjà invoquée pour les cailloux du bassin de Genève. Ici de Saussure sort de sa réserve habituelle, et ce n’est pas d’une manière heureuse, car il ne fait que reproduire des idées vieilles de plusieurs siècles, et qui n’en étaient pas plus vraies pour cela. Enfin, le poudingue qui supporte les cailloux de la Crau serait pour lui une preuve de l’ancienne existence de la mer lorsque la débâcle supposée y apporta les débris en question.
Vivarais et Dauphiné

En remontant la vallée du Rhône, — le long de sa rive droite, à partir de Beaucaire, et passant le Garden pour examiner successivement les environs du Pont-Saint-Esprit, de Bourg-Saint-Andéol, de Viviers, de Rochemaure, de Soyon et de Crussol (p. 418), on voit que de Saussure n’a point saisi les vrais rapports des alternances de roches calcaires, granitiques, schisteuses, etc., qu’il rencontre, ce qui se conçoit fort bien lorsqu’on se dirige comme lui du S. au N. ; mais l’ouvrage de Giraud Soulavie, qui avait déjà paru, avait posé les bases de la stratigraphie de cette partie du Vivarais ; il aurait donc pu s’éclairer des observations de ce judicieux abbé.

La renommée de l’Hermitage, près de Tain, lui en fait étudier le granite ; puis ceux de Vienne, les cailloux de la plaine de Saint-Vallier, les sables d’Auberive, attirent successivement son attention. De Bourgoin à Vienne, sur la route de y Lyon, il remarque des carrières de pierres coquillières jaunâtres employées dans la bâtisse, mais il n’y reconnaît pas cette mollasse qu’il a cependant déjà vue sur tant de points. Il ne la distingue pas non plus du dépôt de cailloux roulés, lorsqu’il s’approche de Lyon, comme lorsqu’il part de cette ville par la route de Genève, pour traverser de nouveau le Jura, par Nantua et la perte du Rhône.