Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que le peu d’épaisseur de la terre végétale n’est pas nécessairement une preuve du peu d’ancienneté des continents actuels. Partout les cailloux des plaines qu’arrosent les affluents du Pô et du Tessin sont l’objet d’une étude minutieuse. De Novi à Ottajano, il mentionne des collines tertiaires, expression que nous rencontrons pour la seconde fois sous sa plume, sans qu’il en donne de définition, et que d’ailleurs on ne retrouve plus dans ce qui suit. Il décrit pétrographiquement le rameau de la chaîne ligurienne de l’Apennin, observe qu’aux environs de Gênes (p. 141) les couches, redressées sous des inclinaisons très-variables, courent néanmoins constamment du N. au S., et il porte une attention toute spéciale aux poudingues du cap Porto-Fino que venait de signaler Spadoni[1].
Provence

(P. 156.) De Gênes à Nice, comme de cette ville à Fréjus, la relation du voyage n’est qu’une suite de détails pétrographiques, interrompus par des recherches sur la température interne, soit des eaux, soit des continents. Plus loin, la montagne de la Sainte-Baume, le cap Roux, la presqu’île de Gien et l’île de Porquerolles, les porphyres et autres roches de l’Esterel, les volcans éteints de Broussaut et d’Evenos, les roches que traverse la route de Toulon à Marseille, celles de cette ville à Aix, sont observés au même point de vue lithologique.

Après un examen très-circonstancié du volcan de Beaulieu (p. 315)[2] et des plâtrières d’Aix, de Saussure fait remarquer que, en général, les empreintes ou les restes de poissons fossiles, sans être absolument rares, le sont cependant plus que les coquilles, et qu’on n’en trouve que sur quelques points en quelque sorte privilégiés. Il est également digne de remarque que les carrières où l’on en rencontre en offrent alors beaucoup, disposés par lits sur une épaisseur considérable, ce qu’il attribue à l’ancienne existence de grands lacs salés ou d’eau douce qui se vidaient et se remplissaient successivement. Lorsqu’ils se vidaient, les poissons, réfugiés dans l’endroit

  1. Lettere odeporiche sulle montagne ligustiche, in-8, 1795.
  2. Voy. aussi Grosson, Journ. de phys., vol. VIII, p. 228.