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soixante-douze ans après. C’eût été à la fois un hommage rendu à l’un de nos plus glorieux devanciers et un moyen de faire apprécier par leurs résultats la différence des méthodes d’observation. Mais le personnalisme contemporain se préoccupe assez peu de ces sortes de considérations, craignant peut-être de diminuer son propre mérite en parlant de celui des autres.

(P. 56.) Au passage du Mont-Cenis, le savant naturaliste de Genève observe les schistes micacés, les calcaires, la position du gypse, des calcaires micacés, des grès, etc. De la Grande-Croix à la Novalèze se montrent quatre assises puissantes de schistes micacés, alternativement effervescents et non effervescents, avec des calcaires et des quartz subordonnés çà et là. De Lamanon[1] avait décrit une des cimes voisines de la plaine du Mont-Cenis, et la roche Michel, qui en est peu éloignée, atteint 1792 toises d’altitude, d’après de Saussure (p. 80). Suivent d’autres détails observés entre la Novalèze et Turin.
Résumé

(P. 102.) Dans son coup d’œil général sur les faits précédents, il ne se préoccupe aucunement de la superposition et se borne à constater la nature des roches qui se succédaient le long de sa route, sans songer à replacer dans leur position première les couches qu’il admet actuellement en avoir été dérangées. Il ne mentionne point ici les gypses, parce qu’il les regarde comme une « production parasite qui ne tient point au fond des rochers dont les montagnes sont composées. » Cette manière de voir se conçoit à certains égards et d’après ce qui vient d’être dit ; mais, dans certains cas aussi, des superpositions directes eussent pu lui faire rejeter cette idée de parasitisme.

Du côté de l’Italie comme du côté de la Savoie, continue de Saussure, les Alpes sont bordées par des amas considérables de sable, de cailloux roulés et de blocs détachés de ces mêmes Alpes, rassemblés et accumulés par des courants d’eau d’une force et d’une grandeur incomparablement supérieures à celles

  1. Journal de physique, 1784, n° 267, 274 et 279.