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SUR LA CAUSE

Je détermine ensuite la vitesse du vent, en supposant que les parties de l’air se nuisent réciproquement dans leurs mouvemens, comme elles se nuisent en effet ; et je cherche d’abord la vitesse que doit avoir l’air, en imaginant qu’il soit homogène, et que la surface du globe terrestre soit solide. Je prouve que la direction du vent ne doit s’écarter que fort peu du plan vertical variable, par lequel l’astre passe à chaque instant ; et déterminant ensuite la vitesse du vent par le calcul, je trouve que sous l’équateur elle doit avoir d’orient en occident une direction constante.

Je démontre un paradoxe singulier : savoir qu’il y a des cas cil le fluide, mù par la force de l’attraction de l’astre, doit s’abaisser sous cet astre, au lieu de s’élever, comme il semblerait le devoir faire. Ensuite, résolvant la question d’une manière plus générale, je donne les équations pour déterminer la vitesse du vent, sans supposer que sa direction soit toujours dans le vertical de l’astre ; mais ces équations sont si compliquées que, dans le cas même le plus simple, je n’ai pu en déduire que par approximation les principales lois d’oii dépend la théorie des vents.

Ensuite je reprends l’hypothèse de la direction du vent dans le plan vertical de l’astre, et je détermine sa vitesse, en supposant que la terre soit un globe solide, couvert, i°. d’un fluide dense, et dont les parties s’attirent, comme l’eau de la mer, 2°. d’un fluide rare, dont les couches diffèrent en densité, comme la masse d’air qui nous environne.

Analyse de la troisième partie.

Cette partie contient un léger essai sur le mouvement de l’air, en tant que ce mouvement est changé et altéré par des montagnes ou par d’autres obstacles. Je détermine la vitesse du vent sous l’équateur, sous un parallèle, et sous un méridien quelconque, en supposant que ce vent souflle dans une chaîne de montagnes parallèles, soit que ces montagnes s’étendent jusqu’au haut de l’atmosphère, ou non, ensuite je donne les équations par le moyen desquelles on peut déterminer le mouvement du vent, ou les oscillations qu’il devrait faire dans un espace entouré et fermé de tous côtés par des montagnes. Enfin, j’essaie de donner aussi quelques règles pour déterminer la vitesse du vent, lorsqu’il souflle entre une chaîne de montagnes qui ne sont point parallèles, et je termine cette partie par la solution d’un problème assez curieux, dans lequel je détermine quelle doit être la vitesse du vent, supposé 1o. que la terre soit réduite au plan de l’équateur, ou ce qui revient au même, que l’équateur soit couvert de très-hautes montagnes parallèles entre elles ; 2o. que l’atmosphère au premier instant de son mouvement