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DES VENTS.

fluide dont le globe est couvert est homogène et sans élasticité ; mais qu’il est assez dense pour qu’on doive avoir égard à l’attraction mutuelle de ses parties.

Ces problèmes résolus, je détermine aisément les oscillations que l’air aurait du faire en vertu de la rotation diurne de la terre sur son axe, si la figure de l’air avait d’abord été sphérique : je détermine de même les oscillations que l’air devrait faire en vertu de l’action du soleil et de la lune, si ces deux astres étaient l’un et l’autre en repos : il est vrai que, dans le cas oii le soleil et la lune seraient supposés immobiles, l’air aurait bientôt pris la figure qu’il devrait avoir en vertu de leur action, s’il n’avait pas eu cette figure dès le commencement, et qu’ainsi les oscillations dont il s’agit dureraient fort peu, ou même qu’il n’y en aurait peut-être point du tout ; cependant il m’a paru qu’il n’était pas inutile de m’appliquer à cette recherche, non-seulement parce qu’il en résulte une théorie curieuse et nouvelle, mais encore parce que cette théorie est appuyée sur des principes dont la plupart me seront nécessaires dans la suite de cet ouvrage.

Analyse de la seconde partie.

Cette seconde partie est destinée à déterminer le mouvement de l’air en vertu de l’action des deux astres, lorsqu’on les suppose en mouvement. Pour en venir à bout, je suppose d’abord que la terre est un globe solide couvert d’une couche d’air, soit homogène, soit hétérogène, dont les parties ne puissent se nuire réciproquement dans leurs mouvemens, et reçoivent par conséquent de l’action de l’astre tout le mouvement qu’elles peuvent en recevoir. Dans cette supposition, je détermine la direction et la vitesse du vent pour chaque endroit, et j’explique, entre autres choses, comment il peut se faire qu’il y ait sous l’équateur un vent d’est continuel. Ensuite, tout le reste demeurant comme auparavant, je change le globe solide en un globe fluide, ou plutôt en un globe solide couvert d’un fluide dense et dont les parties s’attirent, comme l’eau de la mer ; dans cette supposition, je détermine la vitesse du vent, et je fais voir qu’elle est fort différente de celle que le vent devrait avoir sur ui ; i globe solide.


    tempore, theoria motus aquarum ingentia sit assecuta incrementa, tamen ea potissimiim moium aquaiiini in vasis et tubis Jiuentium respiciunt, neque l’ix ullian commodum indè ad motum Oceani defîniendiim derwari potest. Quaiuohrem in hoc negotio aliud quidquam prœstare non licet, nisi ut hypothesibus effingendis, quœ a veritate qnani minime abludant, tota quœstio ad considerationes pure geometricas et analj tiens rei^ocetur. Je ne cite ces paroles d’un grand géomètre que pour faire entrevoir en quoi consiste la difficulté du problème que je me suis proposé ; la méthode que j’ai employée pour en trouver la solution, est, si je ne me trompe, générale et nouvelle.