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SUR LE SYSTÈME

du centre, renferme une petite partie d’environ 5′, qui dépend de l’équation du centre et de la variation de l’excentricité : il est donc très-possible que quand les astronomes ont fixé d’après Tycho la variation à 35′, en croyant distinguer et séparer absolument cette équation de celle du centre, l’équation du centre influât encore jusqu’à un certain point sur celle-ci ; en sorte que la partie de la variation, qui est indépendante de l’équation du centre, fût réellement un peu plus petite que 35′ ; auquel cas notre calcul s’accorderait avec les observations.

La réunion que j’ai faite sous un même point de vue, des principaux résultats des différentes tables, m’a naturellement conduit à quelques réflexions sur la comparaison que l’on a faite de ces tables avec les observations.

Quoique je sois bien éloigné de donner l’exclusion à aucune des tables modernes, tout mis en balance néanmoins, les tables des Institutions astronomiques sont celles dont l’accord avec les observations me paraît jusqu’ici le plu^ constaté, et cette raison m’engage à leur donner là préférence. Ce n’est pas ([ue d’autres astronomes ne prétendent leurs tables plus exactes ; celui d’entre eux qui se flatte d’avoir le plus approché de la vérité est Mayer, de la société royale de Gottingen ; m.’.is je n’ai point dissimulé les raisons assez fortes que l’on peut avoir de suspendre encore son jugement sur l’exactitude de ces tables.

Peut-être en augmentant de nouveau dans les tablas des Institutions le mouvement moyen de la lune, et en applic-uant les corrections que j’ai proposées, on pourra parvenir à leur donner encore plus de précision ; j’attends sur ce point la décision des astronomes, et je me borne à les avertir que j’ai calculé ces corrections uniquement swr la théorie, sans les comparer à aucune observation, et à plus forte raison sans chercher à les faire cadrer avec les observations que je pouvais leur comparer ; espèce de petite supercherie, qu’il est toujours ai-é de mettre en usage, soit en altérant le mouvement moyen en excès ou en défaut pour diminuer les plus grandes erreurs, soit en altérant les équations qui paraissent produire le plus de différence entre le lieu calculé et le lieu observé.

J’avouerai de plus, car les connaissances que je crois avoir acquises en cette matière m’ont appris à ne rien hasarder, que si on remarquait un singulier accord entre les observations et des tables uniquement tirées de la théorie, cet accord serait à plusieurs égards l’effet d’un hasard heureux, tant il paraît difficile de porter les tables par le moyen de la théorie seule au degré de précision que l’astronomie peut exiger.

On trouvera, sans doute, un avantage plus réel dans les ob-