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DU MONDE.

diquer en général ces différens objets, les bornes et la nature de ce discours ne me permettant pas d’en parler ici plus au long.

Enfin le dernier chapitre de cet ouvrage roule sur la figure de la terre. Ce sujet, déjà savamment et profondément discuté par plusieurs géomètres, est envisagé ici sous un point de vue plus étendu. Après quelques observations préliminaires sur la parallaxe de la lune, la terre étant considérée comme un sphéroïde, et sur la manière de déterminer la figure delà terre, par la mesure de plusieurs degrés de méridien, sans s’asujétir d’ailleurs à aucune hypothèse, je viens à des recherches mécaniques sur cette figure même. Par une route assez singulière et entièrement nouvelle, je détermine l’attraction d’un sphéroïde quelconque, sans supposer, comme on l’a fait jusqu’à présent, que cç sphéroïde soit elliptique, mais seulement qu’il soit peu différent d’un cercle. Je vais voir ensuite comment cette théorie peut être appliquée à la recherche de la figure de la terre. Il y a lieu de croire que ces remarques, jointes à celles que j’ai données sur les lois hydrostatiques d’où dépend ce problème, pourront conduire à un nouveau traité sur cette importante question, plus général, ce me semble, et moins hypothétique que ceux qui ont paru jusqu’à présent, quelque estime que l’on doive faire d’ailleurs de ces excellens ouvrages.


Tels sont les principaux objets traités dans ce livre auquel je travaille depuis plusieurs années, et que divers obstacles m’ont empêché de publier plus tôt. Je ne doute point que les différentes matières que j’y ai discutées ne puissent être encore plus exactement et plus utilement approfondies ; il n’en est même presque aucune sur laquelle je ne sente que je pourrais moi-même aller plus loin avec le temps et de nouvelles recherches. Je connais les engagemens que cet ouvrage m’impose, et je leur consacrerai avec autant d’ardeur que de scrupule tous les momens que pourront me laisser mes autres occupations. C’est à quoi je suis d’autant plus disposé, que je crois avoir développé dans ce traité la partie la plus difilcile des principales questions qui regardent le système du monde, c’est-à-dire avoir donné le moyen de les résoudre. L’espérance que ces méthodes pourront être de quelque secours pour ceux qui travaillent à l’avancement de l’astronomie-physique, est le principal motif qui m’a engagé à publier cet ouvrage. De tous ceux que j’ai donnés jusqu’ici au public, il n’en est point qui m’ait coûté plus de temps et de travail. J’en serais suilisarament récompensé, quand il ne servirait qu’à en produire de meilleurs.

Il ne me reste plus qu’à faire quelques réflexions sur le système