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DU MONDE.

que ces séries devenaient très-convergentes par l’intégration, et il a donné une méthode particulière pour en trouver les premiers et principaux termes. Je trouve aussi ces mêmes termes par une route différente, et que je crois assez simple ; c’est aux savans à juger laquelle des deux réunit le plus d’avantages. J’ai aussi tâché de faire sentir pourquoi Euler a rencontré des arcs de cercles dans l’expression du rayon de l’orbite de Saturne, comment on pourrait se débarrasser de ces arcs, et parvenir ainsi à rendre raison de l’inégalité séculaire qu’on observe dans le mouvement de Saturne. J’ai rendu compte de cette inégalité, ainsi que de plusieurs autres, sur la quantité desquelles les astronomes sont ou ne sont pas d’accord. À ce détail historique et astronomique, j’ai joint une méthode pour déterminer le mouvement des nœuds et la variation d’inclinaison de l’orbite des planètes premières, en la rapportant, non à l’orbite des planètes dont l’action trouble leurs mouvemens, mais, ce que personne n’avait encore fait, au plan de l’écliptique, ou plutôt au plan fixe et immobile qui la représente. Il resterait à tirer de ces différentes méthodes la valeur des inégalités de Saturne, pour la comparer avec celle que donnent les observations, ou peut-être même pour y suppléer, les observations de Saturne depuis deux siècles n’ayant été ni toutes exactes, ni assez nombreuses. Mais le travail considérable que demandent ces recherches, et des occupations d’un autre genre auxquelles des circonstances imprévues m’ont obligé, me forcent de remettre ces opérations à un autre temps. Non-seulement les planètes agissent les unes sur les autres, et altèrent par ce moyen leurs mouvemens ; elles agissent encore, suivant Newton, sur le soleil, qui par ce moyen n’est pas immobile dans l’espace absolu. Il est vrai que le mouvement du soleil importe peu aux astronomes ; premièrement, parce que ce mouvement est très-peu considérable par rapport à celui des planètes ; et de plus, parce que les astronomes n’observent et n’ont besoin d’observer que le mouvement relatif des planètes par rapport au soleil considéré comme immobile, soit qu’en effet cet astre ait du mouvement, ou qu’il n’en ait pas. Néanmoins il m’a paru à propos de traiter cette question dans un ouvrage où je discute les principaux points du système du monde. D’ailleurs cette recherche ne sera peut-être pas tout-à-fait inutile pour connaître le mouvement de certaines étoiles dans lesquelles on observe des aberrations particulières, occasionées peut-être par l’action de quelque planète qui tourne autour d’elles. J’ai donc déterminé le mouvement du soleil en embrassant d’abord la question dans toute sa généralité ; puis en la simplifiant par degrés, je suis parvenu à une méthode fort facile, par laquelle^