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DU MONDE.

meilleures observations. La différence est si petite, eu égard au degré de précision dont les observations de la parallaxe sont susceptibles, qu’il est incertain si on doit attribuer cette différence aux erreurs des observations, ou à l’incertitude des hypothèses sur lesquelles le calcul est fondé. En effet, ce calcul dépend surtout de deux élémens qui ne sont pas encore l’un et l’autre bien constatés. Il dépend premièrement de l’action de la lune sur la terre, puisque cette action, qui tend à rapprocher la terre de la lune, influe sur la distance de la lune, et par conséquent sur la parallaxe. Or cette action est proportionnelle à la masse de la lune, qui n’est peut-être pas encore fixée assez précisément, quoique dans mes recherches sur la précession des équinoxes, je croie en avoir approché de plus près qu’on n’a fait encore, et l’avoir déterminé par une méthode rigoureuse et géométrique, dont l’exactitude ne tient qu’à celle des observations de la nutation. En second lieu, la parallaxe de la lune dépend du rapport de la gravitation de la lune vers la terre à la gravitation des corps terrestres ; rapport qui n’est pas facile à déterminer exactement, parce que la quantité précise de la gravitation des corps terrestres doit varier suivant la figure de la terre et la disposition tant intérieure qu’extérieure de ses parties ; deux objets qui ne sont pas suffisamment connus.

Quoi qu’il en soit, en attendant que la théorie ou l’observation, ou l’une et l’autre jointes ensemble, nous donnent sur ce sujet de nouvelles lumières, j’ai non-seulement augmenté la parallaxe horizontale de la lune de 10″, j’y ai joint deux tables d’équation d’environ 20″ chacune, qui dépendent de la situation de la lune par rapport au soleil.

Voilà, à l’exception d’un article dont je parlerai plus bas, et qui mérite un « examen à part, le précis de mes recherches sur la théorie de la lune. Il est impossible, par une infinité de raisons, que les résultats de ces recherches s’accordent exactement avec ceux qui pourront donner d’autres calculs. Pour n’être point étonné de cette différence, il suffit de faire attention, non-seunient aux élémens que les différens calculateurs peuvent employer, et qui pour la plupart n’étant pas fixés dans la dernière rigueur, ne sauraient être absolument les mêmes ; mais encore à la quantité d’équations qu’on peut employer ou négliger, aux parties même qu’on peut employer ou négliger dans les équations auxquelles on a égard ; enfin aux légères erreurs de toute espèce presque inévitables dans un travail où il est difficile et dangereux de se faire aider par personne. Quelque méthode que l’on suive, il est certain au moins, pourvu qu’on apporte un peu d’exactitude dans les calculs, que les tables construites uni-