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DE L’ENCYCLOPÉDIE.

passent en nombre. Chambers a trente planches ; l’ancien projet en promettait cent vingt, et nous en donnerons six cents au moins. Il n’est pas étonnant que la carrière se soit étendue sous nos pas ; elle est immense, et nous ne nous flattons pas de l’avoir parcourue.

Malgré les secours et les travaux dont nous venons de rendre compte, nous déclarons sans peine, au nom de nos collègues et au nôtre, qu’on nous trouvera toujours disposés à convenir de notre insuffisance, et à profiter des lumières qui nous seront communiquées. Nous les recevrons avec reconnaissance, et nous nous y conformerons avec docilité, tant nous sommes persuadés que la perfection dernière d’une encyclopédie est l’ouvrage des siècles. Il a fallu des siècles pour commencer ; il en faudra pour finir : mais nous serons satisfaits d’avoir contribué à jeter les fondemens d’un ouvrage utile.

Nous aurons toujours la satisfaction intérieure de n’avoir rien épargné pour réussir : une des preuves que nous en apporterons, c’est qu’il y a des parties dans les sciences et dans les arts qu’on a refaites jusqu’à trois fois. Nous ne pouvons nous dispenser de dire à l’honneur des entrepreneurs, qu’ils n’ont jamais refusé de se prêter à ce qui pouvait contribuer à les perfectionner toutes. Il faut espérer que le concours d’un aussi grand nombre de circonstances, telles que les lumières de cenx qui ont travaillé à l’ouvrage, les secours des personnes qui s’y sont intéressées, et l’émulation des éditeurs et des libraires produira quelque bon effet.

De tout ce qui précède, il s’ensuit que dans l’ouvrage que nous annonçons, on a traité des sciences et des arts, de manière qu’on n’en suppose aucune connaissance préliminaire ; qu’on y expose ce qu’il importe de savoir sur chaque matière ; que les articles s’expliquent les uns par les autres, et que par conséquent la difficulté de la nomenclature n’embarrasse nulle part. D’où nous inférons que cet ouvrage pourra, du moins un jour, tenir lieu de bibliothèque dans tous les genres à un homme du monde ; et dans tous les genres, excepté le sien, à un savant de profession ; qu’il développera les principes des choses ; qu’il en marquera les rapports ; qu’il contribuera à la certitude, et aux progrès des connaissances humaines ; et qu’en multipliant le nombre des vrais savans, des artistes distingués et des amateurs éclairés, il répandra dans la société de nouveaux avantages.

On trouvera à la tête de chaque volume le nom des savans, auxquels le public doit cet ouvrage autant qu’à nous, et dont le nombre et le zèle augmentent de jour en jour. J’ai fait ou revu tous les articles de mathématique et de physique générale ;