Page:D’Alembert - Œuvres complètes, éd. Belin, I.djvu/133

Cette page n’a pas encore été corrigée
95
DE L’ENCYCLOPÉDIE.

2o. Des principaux ouvrages qu’on en fait, et de la manière de les faire.

3o. On a donné le nom, la description et la figure des outils et des machines, par pièces détachées et par pièces assemblées ; la coupe des moules et d’autres instrumens dont il est à propos de connaître l’intérieur, leurs profils, etc.

4o. On a expliqué et représenté la main-d’œuvre et les principales opérations dans une ou plusieurs planches oii l’on voit tantôt les mains seules de l’artiste, tantôt l’artiste entier en action, et travaillant à l’ouvrage le plus important de son art.

5o. On a recueilli et défini le plus exactement qu’il a été possible les termes propres de l’art.

Mais le peu d’habitude qu’on a et d’écrire et de lire des écrits sur les arts, rend les choses difficiles à expliquer d’une manière intelligible. De là naît le besoin de figures. On pourrait démontrer, par mille exemples, qu’un dictionnaire pur et simple de définitions, quelque bien qu’il soit fait, ne peut se passer de figures, sans tomber dans des descriptions obscures ou vagues : combien donc à plus forte raison ce secours ne nous était-il pas nécessaire ? un coup d’œil sur l’objet ou sur sa représentation en dit plus qu’une jjage de discours.

On a envoyé des dessinateurs dans les ateliers ; on a pris l’esquisse des machines et des outils : on n’a rien omis de ce qui pouvait montrer distinctement aux yeux. Dans le cas oii une machine mérite des détails par l’importance de son usage et par la multitude de ses parties, on a passé du simple au composé. On a commencé par assembler dans une première figure autant d’éléraens qu’on en pouvait apercevoir sans confusion. Dans une seconde figure, on voit les mêmes élémens avec quelques autres. C’est ainsi qu’on a successivement formé la machine la plus compliquée, sans aucun embarras ni pour l’esprit ni pour les yeux. Il faut quelquefois remonter de la connaissance de l’ouvrage à celle de la machine, et d’autres fois descendre de la connaissance de la machine à celle de l’ouvrage. On trouvera à l’article art quelques réflexions sur les avantages de ces méthodes, et sur les occasions oii il est à propos de préférer l’une à l’autre.

Il y a des notions qui sont communes à presque tous les hommes, et qu’ils ont dans l’esprit avec plus de clarté qu’elles n’en peuvent recevoir du discours. Il y a aussi des objets si familiers, qu’il serait ridicule d’en faire des figures. Les arts en offrent d’autres si composés, qu’on les représenterait inutilement. Dans les deux premiers cas, nous avons supposé que le lecteur n’était pas entièrement dénué de bon sens et d’expérience, et