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lutter contre aucun corps organisé, à combattre presque aucun principe certain de rationalité et de justice, il n’a besoin pour tenir debout que de la force de résistance. Mais qu’une fois l’unité se fasse parmi ses adversaires, qu’ils substituent au despotisme des constitutions de Loyola des institutions vraiment libérales et fraternelles, qu’ils opposent organisation à organisation, et alors, au moindre souffle, cette statue aux pieds d’argile fléchira sur sa base et se brisera pour jamais.

Certes, si le sentiment intime, si les aspirations des peuples pouvaient se manifester nettement, la cause serait bientôt à jamais jugée, le dernier jour du jésuitisme aurait lui ; car ces aspirations ardentes sont profondément empreintes de l’esprit de vie et de liberté. Mais, hélas ! le sentiment n’est pas suffisant pour créer une force organique ; son rôle, c’est de pressentir les événements, de critiquer ce qui est mal, de le détruire quelquefois ; c’est aussi d’éveiller les idées sur le problème de l’avenir. Quelque généreux, quelque énergique qu’il puisse être, le sentiment ne demeurera qu’à l’état de puis-