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Épancher d’heureux souvenirs !
Viens, viens divinité chérie
Dont j’idolâtre les accens,
Si les héros de ma patrie,
Et si ses coursiers bondissans,
De la plus douce rêverie
Ont déjà captivé mes sens :
Du nœud qui le retient délivre ma cithare,
Cet ivoire mélodieux,
Qui de Therpandre et de Pindare
Essaya d’imiter le mode ambitieux,
Seule muse que je réclame,
Amitié, prête-moi ton charme bienfaiteur,
Et répands sur mes vers cette éloquente flamme
Dont ton culte embrâsa mon cœur.

Déjà sur les roses du Caire,
L’aurore avait versé le trésor de ses pleurs,
Quand de sa voix d’airain la trompette guerrière
Des beys dans Elbéquier appella les vainqueurs,
Elbéquier dont la renommée
Se plaît à publier les courses et les jeux,
Dans son cirque à jamais fameux,
Reçoit notre invincible armée,
Qui du Mekkias descend à pas tumultueux.

Là, cent colonnes éclatantes
De la triple couleur de l’étendard français,