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LES JEUX D’ELBÉQUIER,


NILIENE.


Salut ! sœur de Délos, fille de Syracuse,
De la chaste Diane asyle harmonieux,
Salut ! belle Ortigie, où l’amant d’Aréthuse
Roule encor le tribut de ses flots amoureux :
C’est de toi que partaient ces hymnes de victoire,
Qui des enfans de Pise aiguillons généreux,
Portaient d’illustres noms au temple de mémoire,
Et versaient dans l’Olympe un parfum pour les dieux.
Héritière de tes ayeux,
La France dans son sein a recueilli ta gloire,
Et sur les bords du Nil a ramené tes jeux :
Oui, fiers de t’imiter, les chantres de la Seine,
Dans l’Égypte étonnée étalent tes lauriers ;
Ils te rendent ton cirque, et la lyre Thébaine
Ranime tes héros, tes chars et tes coursiers.

Mais plein des pompes de la Grèce
Quel songe égare mes désirs !
Et quelle aimable enchanteresse
M’enivre d’innocens plaisirs.
Est-ce l’amitié consolante
Qui vient dans mon ame brûlante