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Il veut les mériter, et demandant sa lyre
Dans son poétique délire,
Il chante l’hymne du vainqueur.

Enflamés par sa voix les héros de la France
Préludent dans leurs jeux à l’assaut de Bysance,
Et pensent du croissant affranchir ses remparts :
Mais avant de tenter cette illustre conquête,
Ils veulent dans Alep porter leurs étendarts ;
Ils en tracent le siège et mêlent à leur fête
Les apprêts imposans de Mars.

Ici des monts voisins une flotte nouvelle
Descend, et d’Aboukir reparant les revers,
Reçoit une élite fidelle,
Qui du Nil étonné s’élance au sein des mers.
Là, des chars inconnus le rapide miracle
Transporte dans les airs un essaim belliqueux,
L’Égyptien surpris du magique spectacle,
En bénissant Alla tend ses bras vers les cieux.
Jadis avec moins de surprise
L’Indien contempla de ces murs désolés
Ces vaisseaux Castillans qui sur la mer soumise,
Flottaient au loin, pareils à des châteaux ailés.

Mais déjà loin des murs du Caire,
Le chef de nos guerriers précipitant ses pas,
Dans les champs Tyriens a porté les combats.
Atteints du haut des cieux, sur les flots, sur la terre,