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Du camp du mont Thabor au camp des Pyramides,
Et des tours de Rosette aux portes de Gaza.

Mais le tableau sur-tout qui ravit les suffrages,
Ce fut le tien, généreux Alamon ;
Là, ton pinceau vainqueur traça pour tous les âges
Les revers d’un autre Ilion.
Là, parmi les guerriers tu peignis Telamene,
D’Alexandrie en deuil protégeant les remparts,
De la beauté captive adoucissant la chaîne,
Et dérobant à la flâme inhumaine
Du génie outragé les chefs-d’œuvres épars.

Le vainqueur de Mourad vers Alamon s’avance,
D’un glaive étincelant il arme son côté,
Et posant sur son front le laurier mérité,
Il couronne à la fois son art et sa vaillance.
Aussitôt découvrant aux yeux
Un turban étoilé de rubis précieux,
Dépouille de Mourad, superbe récompense ;
Pour le prix de la course il l’offre à ses guerriers,
Qui déjà dans la lice avec impatience
Pressent du Nil vaincu les agiles coursiers.

Toi seul sensible Telamene,
Gardas le compagnon de tes premiers traveaux,
Dans la belle Italie, aux rives de la Seine,
Tu lui dus chaque jour des triomphes nouveaux.