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phère, pluies qui retombent sur le sol pour se vaporiser de nouveau et retomber encore, sans qu’il soit possible d’entrevoir le terme de cet état de choses, peut donner une idée du phénomène dont nous venons de parler, et de son incommensurable durée.

(9) Suivant les expériences calorimétriques de MM. Fabre et Silbermann, 2 grammes d’oxygène et 16 grammes d’hydrogène combinés, produisent 18 grammes d’eau, développant en se combinant 58,000 calories, c’est-à-dire une quantité de chaleur suffisante pour faire bouillir 580 litres d’eau prise à 0 degré.

Si pour la formation de 18 grammes d’eau, il faut produire une telle quantité de chaleur, on comprend combien a dû être énergique et durable le double phénomène de combinaison et de dissociation des premiers oxydes, et quelle quantité de chaleur a dû se produire pour former l’eau des mers.

(10) On nous a objecté que rien ne prouve qu’il y a eu un progrès constant, du simple au composé, dans les êtres qui ont apparu sur la terre, et qu’un célèbre géologue américain, M. Dana, venait d’établir au contraire qu’il y avait eu de nombreux temps d’arrêts, des hyatus dans la série des animaux fossiles que nous retrouvons, et le savant auteur qui nous adresse cette objection, Monsieur le président de la Société Géologique de France, l’a déjà exposée dans sa brochure sur Dieu et la Création, révélés par la géologie, pages 20 et 22, où il dit :

« On entend quelquefois parler d’une sorte de chaîne continue des êtres et l’on appuie sur cette prétendue série l’hypothèse de leur transformation graduelle ; mais cette chaîne, on ne peut la constituer qu’en groupant en un faisceau unique tous les êtres qui ont vécu sur la terre depuis l’origine de l’ère des mollusques jusqu’à maintenant, tandis