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dule environ soixante-dix fois par minute, et fait circuler notre sang du haut en bas de notre petite machine intelligente, environ quatorze fois par heure.

La matière est donc partout et toujours soumise au mouvement, condition de la vie, et elle n’aurait pas plus de raison d’être sans la force qui l’anime, que la force sans la matière à laquelle elle s’applique. L’inertie n’a qu’un sens purement relatif, même dans le langage scientifique ; car, prise dans le sens absolu, elle ne peut se comprendre. La force est donc inséparable de la matière, elle lui est donc inhérente.


(2) On compte aujourd’hui plus de deux mille nébuleuses irréductibles. On ne contestera pas non plus que les comètes abandonnent dans l’espace une matière cosmique ?

Nous savons que l’observation directe n’a pu réunir sur ces points l’unanimité des suffrages de nos astronomes : mais, quand avec les plus grands hommes du dernier siècle, on voit les Arago, W. Herschel, Struve, Bessel, etc., incliner vers l’opinion que nous venons d’exprimer ; quand d’un autre côté, des calculs récents viennent de montrer d’une manière irréfutable que la trajectoire de la comète d’Enke éprouve l’influence d’un milieu résistant, on est, ce semble, en droit d’admettre comme éminemment probable, ce travail universel de cohésion dans la matière.

M. de Humbodt, dont personne ne récusera la haute autorité en ces matières, dit : qu’on ne peut expliquer la formation des planètes et leur chaleur interne, autrement que par le passage de l’état gazeux de la matière à l’état solide, et par son agglomération progressive en sphéroïdes. (Cosmos, page 44, tome iii).

En attendant que les perfectionnements de nos télescopes permettent de trancher définitivement cette question, l’induction rend ici trop bien compte des faits et des lois générales de la matière, pour ne pas y trouver un solide point d’appui.