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Vous qui vous sentez le courage
De subir, à peine en ménage,
La chance commune aux époux,
Mariez-vous.
Mais vous dont l’humeur trop jalouse
Voudrait exiger d’une épouse
Fidélité jusqu’au trépas,
Ne vous mariez pas.

Vous dont la noble confiance
Ne commande pas la constance
Par des grilles et des verrous.
Mariez-vous.
Mais par un esclavage infâme
Vous qui prétendez qu’une femme
Peut être à l’abri d’un faux pas,
Ne vous mariez pas.

Vous enfin dont l’épouse aimable
Doit se plaire à vous voir à table
Et boire et chanter comme nous,
Mariez-vous.
Mais vous dont la femme bégueule
Voudrait à sa personne seule
Réduire vos joyeux ébats,
Ne vous mariez pas.