Page:Désaugiers - Chansons choisies, 1861.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qui, pour panser sa belle,
N’a pas un sou vaillant.

La voyant z’évanouie,
Chacun dit qu’un matelas
La rendra z’à la vie ;
V’là François dans d’beaux draps.
Plaignez l’amant fidèle,
Délicat et galant,
Qui, pour coucher sa belle,
N’a pas un sou vaillant.

Chez ell’ François la r’mène
Et l’y d’mande par pitié,
Qu’ pour prix de toute sa peine,
All’ d’vienne sa moitié.
Va donc, z’amant fidèle,
Dit-elle en s’ r’habillant,
Faut, pour avoir un’ belle,
Avoir queuqu’ sous vaillant.

ENVOI AUX AMATEURS

V’là ma chanson finie ;
Mais comme c’ n’est pas l’Pérou,
À tout’ la compagnie
J’ la donne pour un sou.
Et faut qu’ l’amant fidèle
Qui r’fus’rait z’en passant,
D’en régaler sa belle,
N’ait pas un sou vaillant.