Page:Désaugiers - Chansons choisies, 1861.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


L’Oise dans la Seine se rend,
Le Rhône se joint à l’Isère,
Et, bien ou mal, voilà comment
L’eau va toujours à la rivière.

Armateur, jadis porteur d’eau,
Mondor, qui se nommait Antoine,
Achète, équipe maint vaisseau ;
L’Océan est son patrimoine ;
Humble autrefois, fier aujourd’hui,
Au Pactole il se désaltère,
Et les faveurs pleuvent sur lui :
L’eau va toujours à la rivière.

L’ami Vigier tous les matins,
Chez lui voit accourir la foule ;
Et tant qu’il coulera des bains,
Nous ne craignons pas qu’il se coule.
Vigier roule, et nage dans l’or,
Sa fortune est liquide et claire,
Et chaque été la double encor :
L’eau va toujours à la rivière.

Un Jean-Baptiste, vigneron,
Ayant adopté pour système
D’imiter en tout son patron,
Honorait son vin du baptême.
Un jour, la Seine débordant
Vient inonder sa cave entière.
Il devait prévoir l’accident :
L’eau va toujours à la rivière.

Je voulais boire ce matin
À la source de l’Hippocrène ;