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Lorsque ma fauvette en son vol
Un peu journalière,
Après avoir pour moi fui Paul,
Me quitte pour Pierre,
Tout aussi gai qu’auparavant,
Je dis, cédant au gré du vent :
« Regrets en arrière !
Désirs en avant ! »

Qu’un homme dont je fus trahi,
Soit dans la misère,
Mon cœur qui n’a jamais haï,
Prévient sa prière ;
Et du superflu me privant ;
Il me voit bien vite arrivant,
La plainte en arrière,
La bourse en avant.

Accablé de fièvre et d’ennuis
Quand sur la litière,
Au jour, à peine, hélas ! je puis
Ouvrir ma paupière,
« Bacchus, dis-je d’un ton fervent,
Protégera son desservant…
Frayeur en arrière !
Espoir en avant ! »

J’use alors d’un remède sain
Et que, d’ordinaire,
N’ordonne ni le médecin,
Ni l’apothicaire…
C’est de m’écrier en buvant
À verre plein et très-souvent :