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TROISIÈME PLAIDOIER

DE DÉMOSTHÈNE

CONTRE APHOBUS.

Si je n’avais déjà plaidé contre Aphobus , et si je ne savais que , par l’évidence des délits , j’ai confondu sans peine des impostures bien plus graves et bien plus subtiles, je craindrais, Athéniens, de ne pouvoir vous montrer tous les artifices par lesquels il entreprendra de vous séduire : mais avec l’aide des dieux et une attention favorable de votre part, je me flatte que vous serez aussi convaincus que les premiers juges , de l’impudence de mon adversaire. Sans doute, s’il fallait, pour réussir » une éloquence rare ou une subtilité peu commune , je serais embarrassé , vu mon extrême jeunesse : mais il s’agit simplement de vous instruire , de vous exposer la conduite d’Aphobus à mon égard ; et je pense que par-là il vous sera facile de voir lequel de nous deux est coupable. Je n’ignore pas que c’est moins dans l’espérance de convaincre Etienne de faux, qu’il m’a intenté ce procès, que dans la persuasion qu’il exciterait contre tnoi la haine et pour lui la pitié, par les intérêts considérables que j’ai obtenus. Il se justifiera donc dans