Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 8.djvu/374

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
378
PLAIDOYER CONTRE MACARTATUS.


par sa conduite, qu’on avait droit de l’y introduire, puisqu’il craignait de toucher à la victime, de la retirer de l’autel de courir les risques d’une telle démarche ; puisqu’il recevait du jeune Eubulide une portion des chairs immolées, comme les autres citoyens de la curie. Imaginez-vous que ce jeune enfant vous est présenté, qu’il vous supplie pour Hagnias, pour Eubulide et les autres descendans d’Hagnias qui sont morts ; que ces morts eux-mêmes vous conjurent de ne pas laisser éteindre leur branche par ces infâmes personnages qui sont de la branche de Stratius, et qui ne furent jamais de celle d’Hagnias. Ne souffrez point qu’ils retiennent ce qui ne leur appartient pas ; obligez-les de rendre aux descendans d’Hagnias la maison et les biens d’Hagnias.

Pour moi, je défends avec zèle et mes parens morts, et les lois portées en leur faveur. Je vous prie, Athéniens, je vous conjure de ne pas laisser opprimer ce jeune enfant par nos adversaires, de ne pas livrer à de nouveaux outrages ses aïeux, qui tomberont dans un plus grand mépris, si les ravisseurs de notre succession obtiennent ce qu’ils veulent. Maintenez les lois ; prenez soin des morts, et empêchez que leur nom ne s’éteigne. Par-là vous prononcerez d’une manière conforme à la justice, à votre serment et à vos intérêts personnels.