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PLAIDOYER CONTRE MACARTATUS.


connaître aussitôt qu’il se croyait possesseur imperturbable d’un bien qui ne lui appartenait pas. Les terres d’Hagnias étaient plantées d’oliviers qui produisaient une grande quantité d’huile : c’était ce qu’il y avait de plus précieux, ce que les voisins et tout le monde admiraient davantage ; ils en arrachèrent plus de mille pieds qu’ils vendirent, et dont ils firent beaucoup d’argent. Ils agissaient de la sorte, quoique la succession d’Hagnias fût, en vertu de la loi par laquelle ils avaient attaqué la mère de ce jeune enfant, encore sujette à contestation. Pour prouver que je dis vrai, et qu’ils ont arraché les oliviers des terres laissées par Hagnias ; on va vous lire la déposition des voisins et des autres particuliers que j’ai pris pour témoins, lorsque je protestai contre l’usurpation de nos adversaires, Greffier, lisez la déposition.

Déposition.

Ils déposent que, lorsque Théopompe se fut fait adjuger la succession d’Hagnias, Sosithée les a conduits à Araphène [11], dans les terres d’Hagnias, et leur a montré les oliviers qu’on arrachait de ses terres.

Si, par cette action, ils n’eussent manqué qu’à notre parent mort, la faute, quoique toujours considérable, serait moins grave : mais ils ont manqué à toute la ville, et ont méprisé ses or-