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SUR LES PLAID. PARTICULIERS DE DÉMOSTH.


ne pût pas s’étendre » autant qu’il le voulait, dans ses plaidoyers particuliers, il en est cependant plusieurs dans lesquels il y a de la véhémence, du pathétique^ et des excursions éloquentes contrôles adversaires.

Chez nous, presque tous les plaidoyers sont réduits en mémoires, que l’on compose pour les juges ^ à qui on les présente avant le jugement. Tous ceux qui s’intéressent à la cause, lisent ces mémoires avec plaisir, et avec une sorte de curio* site avide, tant qu’on plaide, et qu’ils sont impatiens de voir l’arrêt qui doit suivre. Dès que le tribunal a jugé^ on met de côté les mémoires, et ou ne les lit plus. S’ils renferment.des questions de droit essentielles, savamment discutées par’un homme habile, on les conserve, ils sont lus encore 2 mais par qui ? par des personnes qui ont le désir ou le besoin de s’instruire. Les anciens mettaient presque tout en action, en discours ou en dialogues. Loin de réduire à la froideur du mémoire les plaidoyers qu’ils avaient prononcés avec chaleur, ils animaient, par le naturel simple et dramatique du discours, ceux mêmes qu’ils ne prononçaient pas. Ils supposaient— des juges qui écoutaient, et un adversaire qui réfutait. On sait que les Verrines ont été composées sans avoir été prononcées, Verres s’étant condamné lui-même à l’exil dès la première plaidoirie : les lirions-nous avec Iç même intérêt et la même satis-