amené ici trois mille prisonniers, et porté au trésor
plus de cent dix talens, produit du butin : les plus
anciens d’entre vous me sont témoins de tout ce que
j’avance. Je ne parle pas de plus de vingt navires
qu’il a pris en différentes fois, et amenés tous
dans vos ports. Je dis, en un mot, que de tous les
généraux, il est le seul qui n’ait perdu, lorsqu’il
vous commandait, ni ville, ni place forte, ni galère,
pas même un soldat. Aucun de vos ennemis
n’a érigé de trophée contre vous, quand vous avez
combattu sous ses ordres ; et sous sa conduite vous
en avez érigé un grand nombre contre beaucoup
d’ennemis. Mais, pour n’omettre aucun de ses
exploits, on va vous lire un mémoire contenant
les vaisseaux qu’il a pris, et les lieux où il les a pris,
les villes qu’il a conquises, les, sommes dont il a
enrichi le trésor, les pays où il a érigé des trophées.
Lisez, greffier.
Un homme qui a conquis tant de villes, qui, vainqueur sur mer, a pris tant de vaisseaux aux ennemis, qui a comblé sa patrie de gloire, et d’une gloire pure et sans tache, vous semble-t-il, Athéniens, mériter qu’on lui retire les exemptions qu’il a reçues de vous, et qu’il a transmises à son fils ? Je ne le pense pas ; une telle conduite serait trop peu raisonnable. S’il eût perdu une seule ville et