En abolissant les exemptions, ne ferez-vous pas
une injustice à ceux des Thasiens qui suivirent
Ecphante, et qui, vous livrant Thase dont ils ouvrirent
les portes à Thrasybule [16], après en avoir
chassé à main armée la garnison Lacédémonienne,
vous procurèrent, avec l’amitié de leur patrie, l’alliance
de plusieurs peuples de Thrace ? Ne ferez-vous
pas une injustice à Archébius et à Héraclide
qui livrèrent Byzance au même Thrasybule, et
nous rendirent maîtres de l’Hellespont ; en sorte
que, vendant la dîme levée sur les marchandises,
et ayant remis des fonds dans notre trésor, nous
forçâmes les Lacédémoniens de faire une paix selon
nos vœux ? Lorsqu’ensuite ces deux hommes furent
chassés de leur ville, vous leur accordâtes,
par un décret, ce que, sans doute, il convenait
d’accorder à des amis fidèles, qui se voyaient exilés
à cause de vous, les titres d’hôtes publics et
de bienfaiteurs, avec une exemption absolue. Et
des hommes exilés à cause de nous, honorés par
nous de faveurs bien méritées, nous souffrirons
qu’on les en dépouille, et cela sans avoir sujet de
nous en plaindre ! ce serait une conduite trop peu
honnête.
Pour vous en faire sentir tout l’odieux, faites cette réflexion. Si quelques-uns des hommes qui dominent aujourd’hui dans Pydna, dans Potidée [17], ou dans les autres places qui sont soumises à Philippe et déclarées contre nous,