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HARANGUE CONTRE LA LOI DE LEPTINE.

qu’on lui fasse une injustice, qu’en préférant dans vos calamités qui sont sous ses yeux, qu’en préférant [12], vous et votre privilège, quel qu’il puisse être un jour, à vos ennemis vainqueurs, chez lesquels il se trouve ; et ensuite, lorsqu’il vous voit dans un autre embarras, en vous donnant avec empressement ce qu’il possède, moins occupé de conserver sa fortune, que de subvenir, autant qu’il est en lui, à vos besoins. En retirant une grâce, qui n’était qu’une distinction honorifique, à un homme qui vous a rendu des services solides dans des circonstances essentielles, et qui a partagé ses biens avec le peuple, vous ne lui ôterez pas les exemptions dont il ne paraît point avoir profité personnellement, vous vous ôterez à vous-mêmes la confiance générale ; ce qui serait souverainement honteux. On va vous lire le décret porté alors pour Épicerde. Considérez quels décrets la loi infirmera, à quels hommes elle fera injustice, dans quelles circonstances ils vous ont obligés ; et vous verrez qu’elle dépouille ceux qu’elle devrait ménager davantage. Lisez, greffier.

On litt le décret.

Vous venez d’entendre, Athéniens, les services pour lesquels Épicerde a obtenu les exemptions. Ne considérez pas qu’il n’a donné en deux fois que cent mines et un talent. Ce qui doit toucher, ce n’est point la grandeur de la somme, mais l’empressé-