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SOMMAIRE


DU PLAIDOYER DE DÉMOSTHÈNE


CONTRE CONON.


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Quoique ce discours soit un plaidoyer particulier, je le donne parmi les plaidoyers publics, parce que le citoyen qui a été outragé, et qui intente à l'auteur de l’outrage un procès civil, aurait pu, comme il dit lui-même, le poursuivre criminellement, par la voie extraordinaire, par une action publique. Je le place après la harangue contre Midias, à cause du rapport qu’il a avec cette harangue. L’orateur, dans l’un et l’autre discours, attaque avec force un insolent et un audacieux, qui ne craint pas d’insulter et d’outrager des citoyens sans aucune réserve ; il montre combien il importe à la société que de pareils excès ne soient pas autorisés. Le plaidoyer contre Conon est sans doute inférieur à la harangue contre Midias : cependant, il y a des beautés qui ont frappé les anciens rhéteurs, qui le citent assez souvent. Voici quel en est le sujet :

Un certain Ariston avait été maltraité de la manière la plus indigne par un nommé Conon, et par ses fils. Il attaque le père en justice, comme le principal auteur des mauvais traitemens qu’il a essuyés ; il expose l’origine de l’inimitié qui est entre lui et Conon : les excès auxquels ce méchant homme s’est porté à son égard ; comment il l’a battu et frappé lui-même ; comment ses fils, et d’autres qu’il animait par ses discours et son exemple, l’ont traité de façon qu’il a couru des risques pour ses jours ; il confirme les faits qu’il rapporte, par la déposition de témoins dignes de foi ; il détruit les moyens de défense de l’accusé, s’efforce d’ôter toute créance à ses témoins, et finit par exhorter les juges à le venger, à punir les coupables comme ils le méritent.