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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS. 323

que j’ai essuyés , dans quel espoir pourrai-je survivre, si vous me laissez à présent sans vengeance ? Ne craignez rien, me dira-t-on, vous ne serez plus outragé. Mais, si je le suis, punirez-vous alors le coupable, si vous l’épargnez à présent ? Au nom des dieux, ne trahissez pas ma cause, qui est la vôtre et celle des lois. Car enfin, si vous voulez examiner ce qui assure aux juges des tribunaux, en quelque nombre qu’ils soient, l’autorité imposante qui les rend arbitres absolus de tous les habitans de cette ville , vous verrez que ce n’est ni la terreur des armes, ni la force du corps , ni la vigueur de l’âge , en un mot , rien autre chose que le pouvoir des lois. Et le pouvoir des lois, d’où procède-t-il ? Entendent-elles les cris d’un citoyen attaqué ? accourent - elles à son secours ? non. Elles ne sont par elles-mêmes que des écritures mortes, dépourvues de toute faculté d’agir. Qu’estce donc qui fait leur pouvoir ? c’est votre fidélité à les maintenir par l’exécution, et à les représenter dans toute leur force autant de fois qu’on les implore. Vous n’avez donc d’autorité que par les lois, comme les lois n’ont de pouvoir que par vous. Chacun des juges doit donc secourir les lois attaquées, comme on le secourrait, s’il l’était lui-même. Les délits commis contre elles, quel que soit le coupable, doivent être, à ses yeux, des délits qui intéressent la sûreté commune ; et il est de sa religion d’em pécher que nulle charge publique ,