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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

12 HARANGUE CONTRE MIDIAS.

devez faire, quand ils vous supplieront pour i’accusc. Supposez donc ( aux dieux ne plaise que cela soit ! et cela ne sera jamais ), supposez qu’ils sont les maîtres de la république, avec Midias et d’autres gens semblables , et qu’un simple citojen leur ait manqué , non de la manière dont m’a insulté Midias, mais d’une façon quelconque ; si le coupable était traduit à un tribunal qu’ils composeraient eux-mêmes , pensez-vous qu’il obtînt d’eux quelque indulgence ou quelque compassion ? lui feraient- ils grâce ? daigneraient- ils écouter les prières de quelqu’un du peuple ? « Comment, diraient-ils aussitôt, » cet envieux plébéien, ce misérable est insolent ! il est hautain et fier, lui qui » devrait être trop heureux qu’on le laissât vivre ? » Traitez-les donc comme ils vous traiteraient eux-mêmes. Ne soyez pas frappés de leur crédit et de leurs richesses ; considérez ce que vous êtes et ce que vous pouvez. Ils jouissent de biens considérables, dans la possession desquels personne ne les trouble ; qu’ils vous laissent la jouissance de cette sûreté commune , que les lois vous donnent. On ne fera pas d’injustice à Midias ; il ne sera pas à plaindre, si, le dépouillant de cette opulence qui L• rend insolent , on le met au niveau des simples citoyens, qu’il insulte aujourd’hui, qu’il traite de misérables. Ses solliciteurs pourraient-ils vous faire cette demande ? « Athéniens , ne vengez pas un citoyen cruellement insulté, ne jugez pas suivant