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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HAKANGUE CONTRE MIDTAS. 5ll

condamna Midias ; et quoique celui-ci l’appelât par son nom, qu’il le suppliât, comme vous le savez, qu’il le conjurât de parler en sa faveur, il ne se leva point. Mais, si Eubulus le croyait innocent, il devait alors secourir son ami, et le défendre. S’il l’a abandonné, parce qu’il le croyait coupable, et qu’aujourd’hui , parce qu’il est animé contre moi, il vous demande de lui faire grâce, convient-il de vous rendre à ses désirs ? On ne doit pas tolérer, dans une démocratie, un citoyen dont le crédit empêche que l’auteur d’une insulte ne subisse la peine, et que celui qui en est l’objet, n’obtienne réparation. Si vous voulez me nuire , Eubulus ( j’ignore pour quel motif ; mais, étant un des chefs de la république, vous le pouvez), faites-moi punir d’après les lois, en me poursuivant comme vous le jugerez â propos , sans m’em pêcher de venger une injure avec le secours des lois. Si vous craignez de me poursuivre par des voies juridiques, c’est une preuve de mon innocence, puisque vous, qui vous portez si aisément à accuser les autres , vous ne trouvez pas en moi matière à accusation. J’apprends que Philippide, Mnésarchide et Diotime, et d’autres encore, assez riches pour équiper des galères , solliciteront auprès de vous pour Midias ; qu’ils vous conjureront de l’absoudre à leur considération. Je ne dirai d’eux aucun mal ; il faudrait que j’eusse perdu le sens ; je vous dirai seulement les réflexions et la supposition que vous