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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS. JO^

tulance. Son unique dessein , en agissant de la sorte, est de faire montre d’audace ; il semble dire au peuple : «Je me ris de la première condamnation, » je ne crains rien, je n’appréhende pas le jugement » qu’on va rendre». Mais, Athéniens, un homme rougirait de paraître vous redouter, un homme qui fait gloire de vous braver, ne mérite-t-il pas de périr mille fois ? Il pense que vous ne saurez quel parti prendre-^ur son compte. Riche, audacieux, vain, superbe, violent et emporté, quand le saisirez-vous, s’il vous échappe aujourd’hui ? C’est sur-tout , selon moi , à cause des discours insolens dont il vous fatigue , et des circonstances où il s’élève contre vous , que vous devez le punir avec la dernière rigueur. Vous n’ignorez pas , sans doute, que, si on nous annonce un événement favorable , de nature à réjouir tous les citoyens , Midias n’est jamais du nombre de ceux qui félicitent le peuple , qui prennent part à sa joie. Mais , s’il arrive un événement contraire, qui afflige tout le monde , il se présente avant tous pour vous haranguer ; et, insultant au malheur des conjonctures , profitant du silence où la tristesse vous réduit, «Aussi, Athéniens,» dit-il, «vous êtes si mal » disposés ; vous ne contribuez pas , vous ne vous » mettez pas en campagne ; et vous êtes étonnés que

  • vos affaires n’aillent pas mieux ! Je contribuerai

» pour vous, et vous vous partagerez ici mes deniers l J’équiperai des galères, et vous ne les