HARANGUE CONTRE MIDUS. 5u3
le peuple. Aussi , les larmes qu’il va verser tout-àl’heure, doivent paraître ridicules. Comment, personnage odieux , vous prétendez qu’on sera touché de votre sort et de celui de vos enfans ; que des Athéniens, outragés publiquement par vous, s’intéresseront à vous ! Dans toute votre vie, vous aurez montré plus d’orgueil que nul autre , plus de mépris pour tous les hommes, au point que ceux mêmes qui n’ont avec vous nul rapport, sont choqués en voyant votre audace, votre ton, votre air, vos gestes, votre cortège, votre faste, votre insolence ; et , dans un jugement , vous exciteriez tout-à-coup la pitié ! Vous auriez, sans doute, un talent rare, ou plutôt un ascendant extraordinaire, s’il vous arrivait, en si peu de tems, de réunir sur votre personne deux sentimenssi opposés, l’indignation par votre arrogance, la compassion par vos artifices. La compassion ne vous est due à aucun litre : la haine, l’indignation, la rigueur, voilà ce qui vous est dû.
Mais je reviens aux reproches dont il chargera l’assemblée du peuple qui l’a condamné. Quand il le fera , pensez, Athéniens, qu’au retour d’une expédition, il a attaqué, à la tribune, devant le j)euplc, quand ils se furent transportés à Olynlbe, les cavaliers qui avaient servi avec lui ; et qu’à présent, lui qui est resté, il attaquera le peuple devant ceux qui se sont mis en campagne. Conviendrez -vous donc être tels que vous représente