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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

2(^6 HARANGUE CONTRE MIDIAS.

liant le langage le plus humble, il lâchera d émouvoir votre pitié. Mais plus il s’humiliera, plus vous devez le haïr. Pourquoi ? c’est que, s’il eût été toute sa vie aussi arrogant et aussi violent par l’ascendant du caractère, par une espèce de nécessité fatale, vous pourriez alors relâcher de votre sévérité. Mais si pouvant, quand il le veut, se plier à la modération, il s’est fait un système de violence et d’arrogance, il est clair que, s’il réussit en ce jour à vous séduire , il redeviendra tel qu’il s’est toujours montré. Fermez donc l’oreille à ses discours ; et que son extérieur, qu’il accommode à la conjoncture, ne prévale point, dans vos esprits, sur toute sa conduite passée qui vous est connue. Je ne suis pas père ; je ne puis pas , mettant mes enfans sous vos yeux , pleurer et gémir sur l’injure qui m’a été faite : dois-je pour cela être traité moins favorablement que celui qui m’a outragé ? non, certes. Mais lorsque Midias , ayant ses enfans auprès de lui, vous priera de lui faire grâce, par égard pour eux , fîgurez-vous me voir en opposition, ayant à mes côtés vos lois et le serment judiciaire, vous les présentant , et vous conjurant de prononcer en leur faveur. Vous devez , pour plus d’une raison , embrasser leur parti , plutôt que celui de Midias. Vous avez juré de vous conformer aux lois ;