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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDTAS. ϋφ

sion, résolus de ne lui faire aucune grâce, vous le condamnerez à mourir , ou à vivre diffamé ; et que, si un homme riche insulte quelquun, vous lui pardonnerez sa faute. Ne vous permettez pas une pareille injustice ; mais traitez, avec la même rigueur, tous les coupables indistincteipent. Il est une réflexion que je vous ai déjà faite [38] , et qui n’est pas une des moins importantes ; je vais vous la rappeler en peu de mots , après quoi je finis. Votre indulgence et votre douceur sont une grande ressource pour tous les coupables, je le sais ; mais Midias ne doit pas en éprouver les effets. Voici ma raison. Tous les hommes, à mon avis, trouvent dans la société ce qu’ils y apportent par leur conduite. Je ne parle pas seulement de ce qu’y mettent et de ce qu’en retirent quelques citoyens illustres, mais des citoyens ordinaires. Par exemple, quelqu’un d’entre nous a une âme honnête, douce, compatissante ; s’il est accusé , et s’il court des risques, il doit trouver les mêmes sentimens dans le cœur de tout le monde. Celui-là est insolent et elTronté, les autres ne sont à ses yeux que des misérables, la lie des hommes, des êtres de néant ; il faut lui rendre dans l’occasion ce qu’on a reçu de lui. Faites justice à Midias, et vous le mettrez dans la classe de ceux qui ne méritent que votre haine et votre rigueur.

Je sais que , faisant paraître ses enfans , il déplorera leur sort ; que, versant des larmes, et te-