s 84 HARANGUE CONTRE MIDIAS.
Mais, enfin, que Midias ait reçu une récompense qui répond , je ne dis pas à ses services réels, elle serait fort modique, mais aux services les plus importans, je vais vous le faire voir, d peur que vous ne pensiez être en reste avec a homme méprisable.
Vous l’avez nommé, d’abord, questeur de la galère sacrée [32], lui qui est tel que nous le connaissons ; ensuite commandant de cavalerie, lui qui» dans les cérémonies, n’a pas le courage de traverser à cheval la place publique. Vous l’avez encore nommé intendant des IMyslères, des victimes et des sacrifices : vous lui avez conféré ces dignités et d’autres semblables. Or, avoir pris soin de couvrir la lâcheté et la perversité de son naturel, de Féclat des honneurs et des distinctions dont vous avez décoré sa personne , est-ce donc là, je vous prie , une récompense médiocre , une faveur lé^ gère ? S’il ne pouvait plus dire : J’ai été commandant de cavalerie, questeur de la galère sacrée ; quel serait son mérite ?
Et comment a-t-il usé de vos bienfaits ? étant questeur de la galère sacrée , il a dérobé plus de cinq cents talens aux Cyzicéniens [55] ; et pour échapper à la peine de cette concussion , il les a persécutés de toutes les manières, les a obligés de se détacher de nous ; en sorte que nous avons leur haine , el lui leur argent. Lorsque [54] vous fîtes yne expédition dans l’Eubée contre les Thébains*