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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDI A S. 27^

aste étendue oiFusque tous les édifices d alentour $ et des deux chevaux blancs de Sicyone , avec lesquels il fait conduire sa femme aux fêtes de Cérès et par-tout ailleurs ; et des trois ou quatre esclaves dont il se fait accompagner dans la place publique, qu’il traverse d’un air fier, parlant de ses meubles et de ses équipages assez haut pour être entendu. Pour moi, j’ignore les avantages que le peuple tire des richesses dont Midias fait l’instrument de son luxe et de son faste ; mais l’orgueil et l’insolence que lui inspirent ces mêmes richesses, je vois qu’ils tombent sur la multitude, sur les premiers qu’il rencontre. Ne regardez donc pas. Athéniens, ne regardez pas toujours l’opulence avec une surprise mêlée de respect ; ne jugez pas de la générosité d’un citoyen par la magnificence des édifices, la beauté des ameublemens, le grand nombre des esclaves ; mais par le zèle qu’il montre dans toutes les occasions vraiment intéressantes pour le peuple : or, dans laquelle de ces occasions Midias s’est-il jamais distingué ?

Mais vraiment il nous a fourni une galère. Je sais qu’il vantera ce don fait à la république : j’ai fourni une galère, dira-til. Là-deisus, Athéniens, voici mon avis. S’il a donné un vaisseau par zèle pour l’état, témoignez -lui la reconnaissance que mérite sa générosité , sans lui permettre toutefois d’insulter personne : car il n’est point de présent, il n’est point de service qui doive autoriser une