Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/245

Cette page n’a pas encore été corrigée
235
Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS. 235

Mais , s’il est convaincu d’avoir ajouté cette noirceur aux outrages qu’il m’a faits pendant ma chorégie, quel pardon, quelle pitié doit-il obtenir de vous ? Pour moi , Athéniens, je pense que, par ses dernières entreprises, il s’est rendu mon meurtrier : je pense que, par ses excès dans les fêtes de Bacchus , il a violé la sainteté de ces fêtes , il m’a attaqué dans mes préparatifs et dans ma personne ; mais que, par les menées criminelles qui ont suivi, il m’a attaqué de plus dans ma qualité de citoyen, dans ma famille, dans mon honneur, dans mes espérances. Oui , si ce seul projet lui avait réussi , j’eusse été privé de tout, même delà sépulture de mes pères. Mais pourquoi cet acharnement ? — Si, parce qu’on implore la justice des tribunaux , quand on est outragé par Midias , il faut endurer de pareilles indignités ; l’unique parti qui reste, c’est de souffrir sans se plaindre, comme chez les Barbares ; c’est de baiser , et non de repousser la main qui nous frappe. Mais , afin de prouver que je dis vrai, et que cet impudent, cet audacieux, s’est porté aux excès que je lui reproche, greffier, faites paraître les témoins, qui le certifieront. Témoins,

Nous, Denys d’Aphidne, et Antiphile de Péanée, nous poursuivions comme meurtrier, Aristarque, fils de Moschus, qui avait tué Nicodèmc, notre parent : Midias, maintenant accusé par Démostliène, poiu^ lequel nous déposons, nous voyant