Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/242

Cette page n’a pas encore été corrigée
232
Κατὰ Μειδίου λογοσ.

aJ2 HARANGUE COftTRE MIDUS.

payé par Midias. Mais laissons toute celte manœuvre : l’accusateur s’est diffamé lui-même en renonçant à ses poursuites ; je n’exige point d’autre réparation , celle-là me suffit.

Mais écoutez, Athéniens, une calomnie atroce [ιβ], fabriquée contre moi par ce méchant homme ; une calomnie qui intéresse toute la ville, et qui semble réclamer la vengeance du ciel. Lorsque 1^ malheureux Aristarque, fils de Moschus, fut accusé d’un crime horrible, d’abord Midias sema contre moi, dans la place publique, d’odieux propos ; il osait dire que j’avais commis le forfait dont on accusait Aristarque. Ce moyen ne lui réussissant pas, il va trouver les parens du mort, qui poursuivaient , comme meurtrier , le fds de Moschus, et leur offre de l’argent , pour qu’ils m’imputent le meurtre. La religion , la justice , aucun motif n*a pu l’arrêter. Foulant aux pieds toute honte et toute pudeur, il n’a point rougi de regarder en face des hommes qu’il sollicitait d’imputer le crime le plus affreux à un citoyen innocent. Son but unique était de me perdre à quelque prix que ce fût. En conséquence, il mettait tout en œuvre , comme si , parce qu’un citoyen voulait obtenir réparation d’une insulte, parce qu’il ne la souffrait pas en silence , il fallait le bannir de tous les lieux, ne l’admettre dans aucune société, l’accuser d’avoir abandonné son poste , d’avoir commis un meurtre , le faire attacher au gibet.