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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS. 2 3l

de ce qu’y mettent et de ce qu’en retirent quelques citoyens illustres ; mais un citoyen, par exemple, tel que moi, doux, modéré, bienfaisant à l’égard de tout le monde , je dois , dans l’occasion , retrouver les mêmes sentimens dans le cœur de tout le monde. Cet autre est violent, cruel, dur, ne regarde nul homme comme son égal ; il est juste que chacun lui rende ce qu’il en reçoit. Vous, Midias, qui apportez dans la société la violence de votre caractère , que devez-vous en retirer ? Je crois , Athéniens , que , quand je n’aurais rien à dire de plus contre l’accusé, et que je ne pourrais produire d’autres griefs plus considérables , vous devriez le condamner sur ceux que j’ai déjà produits , et lui faire subir les derniers châtimens. Mais vous n’avez pas tout entendu, le sujet n’est pas épuisé ; et Midias me fournit une ample matière d’accusation.

Je ne dirai pas qu’il a entrepris de me faire citer en justice, comme ayant abandonné mon poste, et qu’il a payé, en conséquence, Euctémon [i5], cet homme méprisable, ce vil complaisant. Euctémon , calomniateur mercenaire , s’est désisté de sa poursuite ; et tout ce que voulait Midias, en le payant, c’est que le public pût lire, dans une affiche placée sous ses yeux : Euctémon de Lusie accuse Démosthêne de Péanée d’avoir abandonné son poste. Il me semble même que, si Euciémon eût osé, il eût ajouté qu’il était gagné ot