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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

200 HARANGUE CONTRE MIDIAS.

que , lorsqu’ils étaient le plus animés Tun contre l’autre, Tisias, frère du général , se trouva chorége en même tcms que Dioclès. Quoique Iphicrate eut beaucoup d’ainis, de grandes richesses, et toute la fierté que pouvait lui inspirer la gloire dont il jouissait, et les honneurs qu’il avait obtenus^ de vous, il n’alla pas forcer de nuit la maison des orfèvres , il ne déchira pas les vêtemens préparés pour la fête, il ne corrompit pas le maître du chœur , il n’empêcha pas le chœur de s’instruire , il ne fit rien , en un mot , de ce qu’a fait Midias ; mais , plein d’égards pour les lois et pour la volonté de ses concitoyens , il vit tranquillement son ennemi couronné et victorieux. Et il avait raison d’abandonner la disposition de ces faibles avantages à une république dans laquelle il se voyait élevé au comble de la prospérité. Nous savons encore que Philostrate [7] , qui avait poursuivi Chabrias dans son procès criminel au sujet dOrope, et qui s’était montré le plus ardent de ses accusateurs, remplit les fonctions de chorége pour les fêtes de Bacchus, et remporta le prix, sans que Chabrias osât le frapper, lui arracher sa couronne, ou enfin approcher du lieu dont l’entrée lui était interdite.

Parmi beaucoup d’autres citoyens quediiTérens motifs rendaient ennemis, et que je pourrais citer par leurs noms, je n’ai vu ni entendu dire qu’aucun ait poussé l’insolence aussi loin que l’accusé.