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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS. 1 <^g

dernièrement, fut insulté, en retirant une musicienne des mains de ses ravisseurs. Il vous en citera plusieurs autres, comme si, parce qu’un grand nombre de citoyens ont essuyé des insultes , vous deviez moins punir celles que J’ai reçues. Je pense, au contraire, que c’est une raison pour user d’une plus grande rigueur, si le bien public vous touche. Qui de vous, en eiTet, ignore que c’est rimpunité des coupables qui multiplie ces violences, et que le seul moyen de les arrêter pour la suite , est de punir, d’une manière convenable, tout ce qu’on trouvera d’insolens ? Si donc il est nécessaire de les eiFrayer tous par un acte de sévérité, les insultes déjà faites ne sont qu’un nouveau motif de punir Midias , et un motif d’autant plus fort , que ces insultes sont plus multipliées et plus criantes. Mais , si vous trouvez bon d’encourager Midias et tous les hommes de son espèce, il faut le laisser impuni.

Midias, d’ailleurs, peut-il apporter les mêmes excuses que les personnes qu’il cite ? Celui qui a frappé le thcsmothète , pouvait se rejeter sur l’ivresse, sur la passion qui le transportait, ou sur l’ignorance, puisque l’aiTaire s’était passée pendant la nuit et dans les ténèbres. Pour ce qui est de Polyzèle , il a donné des coups , emporté par la fougue du caractère , qui rie lui a pas laissé le tems de la réflexion ; il n’était pas ennemi, et n’avait pas dessein d’insulter. Midias ne peut alléguer aucune