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SOMMAIRE.


ses envers les autres cîtoyens ; la troisième offrira un tableau de toute la vie de l’accusé.

Les outrages de Midias, dont se plaignait Démosthène, et qui faisaient le fond de la cause, consistaient en ce qu’il avait brisé les couronnes d’or, et déchiré la robe brochée d’or qu’il faisait faire pour la fête ; en ce qu’il avait inquiété sa troupe, et principalement en ce qu’il l’avait frappé lui-même, avec outrage, sur le théâtre. 11 suffisait qu’il eût exposé les deux derniers faits dans sa narration, il n’était pas besoin qu’il les prouvât. Il prouve le premier, par la déposition de l’orfèvre, sur la maison duquel Midias s’était jeté pendant la nuit, pour exécuter son mauvais dessein. Après quoi, il passe tout d’un coup à la réfutation des défenses qu’il devait employer.

Première défense. Démosthène aurait dû l’attaquer par les voies ordinaires.

Réponse. Si on l’avait attaqué par ces voies, il se plaindrait qu’on ne l’attaquât point par les voies que la loi prescrit contre ceux qui ont violé la fête. Midias ne doit pas exiger qu’on le poursuive par telle voie, plutôt que par telle autre, mais prouver qu’il n’est pas coupable. Si Démosthène a préféré celle qui ne lui apporte aucun profit, loin que cette conduite doive lui faire tort, il faut qu’on lui en sache gré.

Seconde défense. On ne doit pas le perdre à cause de Démosthène.

Réponse. Quand on punit un citoyen pour en avoir offensé un autre, on ne le livre pas à celui qui est offensé, mais on exécute les lois portées contre celui qui offense.

Troisième défense. C’est Démosthène que Midias a insulté ; on doit le poursuivre comme ayant insulté un particulier.