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SOMMAIRE.


théne, qu’il avait cruellement outragé dans sa personne et dans son honneur, i’attaque par un discours plein de force, de véhémence et de noblesse, dont je vais donner l’analyse.

Dans son exorde, l’orateur expose les motifs qui lui ont fait porter sa cause au tribunal devant lequel il plaide, quoique ses adversaires lui aient fait des offres considérables pour l’engager à se désister. Il espère que les juges, insensibles à toutes les sollicitations des parties adverses, feront justice à un citoyen aussi grièvement insulté dans sa personne, et dont l’insulte intéresse le public, les intéresse eux-mêmes. Dans les causes qui lui sont personnelles, Démosthène a toujours l'art d’intéresser les autres, et surtout ceux auxquels il parle.

Après un exorde plein d’adresse, quoique simple, il fait lire la loi qui permet de porter ses plaintes au peuple dans les disputes survenues au sujet des fêtes de Bacchus. Quelques réflexions qu’il fait sur cette loi, sont suivies de la lecture d’une autre, qui défend d’attaquer même un débiteur en retard dans les jours consacrés à ces fêtes, sous peine d être poursuivi comme violateur de la fête. La loi défend d’attaquer même un débiteur en retard dans les jours consacrés aux fêtes de Bacchus, et Midias, dans ces mêmes jours, a commis des violences qui méritent les punitions les plus rigoureuses.

Vient la narration, dans laquelle l’orateur détaille ces violences ; il y montre comment il a été nommé chorége ; comment Midias l’a traversé et molesté pendant le cours de sa chorégie ; toutes ses démarches pour frustrer sa troupe de la couronne ; comment, enfin, il l’a frappé lui-même, avec outrage, en plein théâtre. Il divise son discours en trois parties. Dans la première, il parlera de tous les outrages qu’il a essuyés de la part de Midias ; il exposera, dans la seconde, les fautes que le même Midias a commi-