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HARANGUE DE DÉMOSTHÈNE SUR LA COURONNE.

deux républiques, leur enverra des secours de troupes, d’argent, d’armes et de traits, persuadé qu’il est beau pour des Grecs de se disputer le commandement ; mais que souffrir qu’un Barbare les en dépouillât, et se soumettre volontairement à son joug, ce serait attenter eux-mêmes à leur propre gloire, et déroger à la vertu de leurs ancêtres. Les Athéniens, d’ailleurs, savent que les Thébains, comme eux Grecs d’origine, leur sont encore unis par les liens du sang [69]. De plus, ils se rappellent les services que notre ville a rendus à leurs ancêtres. En effet, lorsque les Héraclides furent dépouillés par les Péloponésiens du royaume de leurs pères, nos ancêtres les rétablirent, en réduisant par la force des armes les ennemis des descendans d’Hercule ; ils recueillirent Œdipe et les compagnons de son infortune ; sans parler de beaucoup d’autres actions célèbres qu’on pourrait citer encore, lesquelles attestent notre amitié pour les Thébains. Aussi le peuple d’Athènes n’abandonnera pas dans cette occasion leurs intérêts, ni ceux des autres Grecs ; il a résolu de former avec eux des alliances publiques et particulières, et de les sceller par des sermens réciproques.

Députés.

Démosthène, fils de Démosthène, de Péanée ; Hypéride, fils de Cléandre, de Sphette ; Muési-