Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 5.djvu/418

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
608
HARANGUE DE DÉMOSTHÈNE SUR LA COURONNE.

dans vos sarcasmes ; et vous celui d’un héros, non d’un héros obscur, mais de quelqu’un des plus connus sur la scène, Cresphonte, Créon, ou cet Œnomaüs dont vous estropiâtes le personnage dans Colytte, Moi donc alors le Batalus de Péanée, je fus pour la république un citoyen plus utile que vous, l’Œnomaüs de Cothoce. Vous, Eschine, vous n’étiez d’aucun secours pour la patrie ; et moi, Démosthène, je remplissais tous les devoirs d’un excellent patriote. Greffier, lisez le décret.

Décret de Démosthène.

Sous l’archonte Nausiclès, le seizième jour du mois d’Août, pendant la présidence de la tribu Aïantide, Démosthène, fils de Démosthène, de Péanée, a dit : Attendu que, par le passé, Philippe, roi de Macédoine, a violé manifestement le traité de paix conclu entre lui et le peuple d’Athènes, qu’il a méprisé les sermens et les droits regardés comme sacrés dans toute la Grèce, qu’il a pris des villes qui ne lui appartenaient pas, qu’il en a même asservi qui nous appartenaient, n’ayant reçu de nous aucune offense ; que présentement encore, pour comble de violence et de cruauté, il s’empare des villes Grecques, met des garnisons dans les unes et abolit la forme de leur gouvernement, détruit les autres, réduit leurs habitans en servitude, et livre à des Barbares leurs demeures, leurs temples et leurs tombeaux, ne faisant rien en cela